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La voix du thérapeute. Dr Dina Roberts




La voix du thérapeute. Dr Dina Roberts
« Ma voix t’accompagnera », expliquait Erickson à ses patients. Mais quelle voix peut au mieux accompagner un patient en hypnose ? Comment faire en sorte qu’elle soit le plus adaptée à ce contexte ? Tant de patients expriment en fin de séance que c’est la voix du thérapeute qui a été la plus importante. Et pourtant, sauriez-vous décrire précisément en quoi elle diffère de la voix habituelle ? Nous sentons bien qu’il y a un changement mais celui-ci est le plus souvent très intuitif. Dans la majorité des formations à l’hypnose, seules de petites indications sont données, par exemple l’intérêt de moduler le ton de la voix afin qu’il soit concordant au contenu du discours (monter dans les aigus pour parler de légèreté, aller vers des sons plus graves pour évoquer la profondeur de la transe…).

Alors l’envie m’est venue d’aller explorer comment jouer avec ma propre voix. J’avais découvert le travail artistique du chanteur Haim Isaacs sur scène, et quand j’appris qu’il était également pédagogue et proposait des stages invitant à la rencontre entre la technique et l’imaginaire, je décidais de m’inscrire.

Le stage, d’une durée de trois jours, s’adressait à des artistes de spectacle vivant, avec un travail corporel et vocal, offrant une large place à l’improvisation. Des exercices de respiration, de placement vocal et d’exploration des résonances corporelles m’ont permis de percevoir l’ampleur des possibilités de modulation de la voix. Le travail rythmique m’a aidé à sentir comment jouer avec la dimension temporelle de la parole. J’ai également ressenti la façon dont la voix est soutenue par l’environnement, par la réverbération sur les murs, le sol... Il était étonnant d’observer la transformation de la voix du chanteur lorsque Haim lui proposait de s’aider de la pièce. Simplement en acceptant l’idée que la salle fait 50 % du travail, la qualité et la puissance de sa voix était directement modifiée.

Ainsi, un changement d’intention, ou une nouvelle représentation de sa propre voix permet au chanteur d’influencer les sons qu’il produit. Des métaphores sont fréquemment utilisées. Haim peut par exemple inviter le chanteur à faire glisser les sons vers l’arrière de son corps, du haut de son crâne vers le dos, ou à imaginer que sa bouche est située au niveau de sa nuque.
Le chanteur s’appuie également sur son imagination afin de se représenter sa plus belle voix avant d’émettre une note. « Il doit d’abord avoir un rêve de sa voix puis chanter à l’intérieur du rêve. » Pour m’aider à libérer ma voix de soprane, le professeur me propose de m’imaginer en chanteuse d’opéra italien. J’incarne un autre personnage, qui sait déjà faire, et mon corps s’adapte au son que j’imagine produire. Je constate une fois encore « qu’imaginer c’est faire ».

J’interroge Haim sur la façon dont il choisit les images qu’il propose aux élèves. Son expérience de l’enseignement lui permet de connaître l’impact de certaines images : par exemple celle d’un chanteur d’opéra russe favorise l’accès à plus de profondeur, plus de richesse. Selon l’effet recherché, il peut piocher dans un répertoire d’images dont il a déjà observé les effets sur de nombreux élèves. Mais dans d’autres cas, il s’appuie sur une image spontanée qui lui vient en écoutant l’élève. Lorsque Haim écoute une personne chanter, il a souvent le dos tourné, ou les yeux clos. Il m’explique pouvoir ressentir dans son propre corps celui de l’élève et sa voix, et identifier ainsi les zones où il y a besoin de travailler. Là où ça résonne, là où c’est bloqué. Il choisit alors un chemin spécifique dirigé vers cette partie bloquée en s’appuyant sur l’univers de chaque élève, ses propres ressources. Au début du stage, il discute avec chacun afin de sentir quel est son monde. Il propose ainsi à une des élèves, marionnettiste, de mettre son corps en mouvement comme si elle était sa propre marionnette. Pour une autre, actrice, il lui propose d’entrer dans le sens des mots, de raconter une histoire tout en chantant. Il lui arrive d’essayer une première porte d’entrée, que cela bloque et de s’adapter en choisissant alors un autre chemin, une autre image. D’autres fois, il sent qu’il est nécessaire d’insister, et il fait répéter le même exercice, avec une grande exigence. « Mais je ne vais pas travailler plus que l’artiste. C’est lui qui entre dans l’espace de l’enseignement. Je donne quelques pistes et après je laisse flotter, je le laisse s’en saisir. Je ne cherche pas à les changer. » Sa posture m’évoque celle à laquelle François Roustang invite les thérapeutes : une qualité d’attention particulière permettant de repérer le point d’appui sur lequel il faut intervenir afin d’opérer un changement, mais tout en conservant une indifférence au succès. « Un mélange de décontraction et de précision. »


En automne. L'Edito de Sophie Cohen
C’est l’automne et nous nous retrouvons avec les joies de cette saison. Déguster des champignons, s’installer à côté d’un feu de cheminée, être avec un(e) ami(e), apprécier les journées de l’été indien, flâner dans les bois, regarder un film, aller voir une exposition, écouter ici et là un conférencier… lire la Revue, celle-ci, une autre, tout est possible ! 

Comment devient-on thérapeute ? Dr Dominique Megglé
Un jour, un professionnel demande à Erickson : « D’accord, ce que vous faites, ça marche, mais tous ces trucs invraisemblables que vous demandez à vos patients de faire, est-ce que c’est encore de la psychothérapie, est-ce que c’est une authentique activité de soins ? » Erickson lui répond : « Oui, mais personne n’est absolument obligé de le savoir, ni le patient ni le thérapeute. » 

Le corps : guide et mémoire. Mady Faucoup Gatineau
Avec l’HTSMA, j’ai trouvé une manière vivante de travailler qui intègre chacun des courants de la Thérapie brève. Ce qui m’a amenée à m’inscrire dans cette pratique, c’est la construction d’un « être ensemble » dans la perspective d’une approche interactionnelle du vivant. A partir de cette base, le thérapeute va mettre en scène ce qui apparaît dans la thérapie, par la triangulation : en externalisant grâce à l’imaginaire partagé (souvenirs, sensations, images sensorielles) la problématique de la relation (à soi, au monde, à l’autre). 

[L’hypnose en prison. Dr Pascal Vesproumis]url:
https://www.hypnose-ericksonienne.org/L-hypnose-en-prison-Dr-Pascal-Vesproumis_a921.html
La reconquête de la liberté du corps et de la pensée face aux toxiques. A propos d’hypnose et de réduction des risques... Il n’y a ni lieu ni moments privilégiés pour arrêter de fumer du tabac, du cannabis, pour arrêter de consommer de la cocaïne, de l’héroïne, pour arrêter de boire de l’alcool, pour s’éloigner des amphétamines, du LSD, des champignons hallucinogènes, pour cesser le mésusage médicamenteux. 

Note Deuxième Selon François Roustang. Sylvie Le Pelletier-Beaufond
Ainsi fait suite à notre Première Note évoquant l’Harmonie comme socle de la pensée de François Roustang, la notion essentielle de Correspondances. L’être humain n’existe pas, insiste notre auteur, sans son contexte. Plongé dans un tissu constitué d’une multitude de relations entre tous les éléments qui composent son existence, chaque être fait exister ces éléments qui l’entourent tout comme ces derniers le font exister. 

Sortir du tunnel de la douleur. Dr Francine Zonens
Lorsque Sophie Cohen m’a proposé de diriger ce dossier thématique, j’ai tout de suite été très intéressée. Montrer la diversité des situations où l’hypnose intervient de façon directe ou indirecte au travers de séances et de la communication thérapeutique est un enjeu majeur pour une professionnelle que je suis qui utilise cette approche depuis plus de dix ans. 

Douleur, littérature et ressources hypnotiques. Anita Violon
« La douleur est infinie, la joie a des limites », Balzac. On dit que les grandes douleurs sont muettes. Rien de plus faux. A l’instar d’autres artistes, les écrivains s’avèrent de fins observateurs et des virtuoses de la transformation. Traité avec une incroyable diversité, le thème de la douleur n’est jamais éculé. En effet, il y a mille façons d’éprouver le lecteur, de le faire frémir d’empathie, de l’entraîner dans un sidérant dépassement de soi, un courage inouï, un détachement surprenant, un remodelage du ressenti. 

Regards croisés sur les douleurs de la chute. Patrick Martin et Aurore Burlaud
Les « TAC » comme aide technique à la marche. La chute de la personne âgée représente une thématique majeure de santé publique. C’est la première cause de mortalité accidentelle. Tous les ans, environ 450 000 personnes âgées de plus de 65 ans font une chute (INVS) de gravité immédiate variable : hospitalisation, décompensation des pathologies chroniques, fractures, douleurs, dépression, perte d’autonomie, entrée en institution et décès. 

L’hypnose dans les situations d’urgence. Dr Jacques Wrobel
Les techniques hypnotiques peuvent apporter une aide précieuse en situation d’urgence, que ce soit lors d’une immobilisation, à l’occasion d’une désincarcération ou d’une mise en condition, mais aussi dans certaines situations obstétricales ou lors de soins dentaires. L’induction furtive de l’hypnose peut s’avérer d’une grande utilité chez ces patients douloureux aigus, dont l’anxiété légitime peut intensifier notablement les souffrances.

Algodystrophie et respiration. Jeanne-Marie Jourdren
L’ancrage des pieds. Pour passer le pas, le pied doit ressentir le sol. Le sol répond par une force réactionnelle. Ainsi, le pied peut propulser le corps vers l’avant. Dans de nombreuses techniques énergétiques, on parle de l’importance d’un ancrage corporel pour permettre à l’énergie présente dans le corps de circuler aisément et ainsi laisser le corps en bonne santé.

Hypnose et douleurs neuropathiques. Dr Jean-Pierre Alibeu
La douleur chronique est toujours multifactorielle, associant une atteinte réelle ou virtuelle des voies de la nociception à des éléments de fragilité qui font le lit de la chronicisation : traumatismes anciens ou récents, pathologies associées, concomitantes. L’importance de l’anamnèse est au premier plan, elle permet de mettre du sens et ainsi de choisir la stratégie thérapeutique où l’hypnose va trouver sa place et son efficacité dans un projet partagé avec le patient. 

"Je dois tout contrôler". Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 47
« Bonjour Docteur, je vous appelle pour un rendez-vous ? » « Bonjour Docteur » fait vieux jeu. Je suis jeune, « in », pas coincé. Je pourrais dire : « Salut Doc ! », non, non, cela fait trop copain-copain. « Excusez-moi, Docteur, de vous déranger » Horrible ! C’est du langage du siècle passé. Et en plus, pourquoi m’excuser ? 

La voix du thérapeute. Dr Dina Roberts
« Ma voix t’accompagnera », expliquait Erickson à ses patients. Mais quelle voix peut au mieux accompagner un patient en hypnose ? Comment faire en sorte qu’elle soit le plus adaptée à ce contexte ? Tant de patients expriment en fin de séance que c’est la voix du thérapeute qui a été la plus importante. Et pourtant, sauriez-vous décrire précisément en quoi elle diffère de la voix habituelle ? Nous sentons bien qu’il y a un changement mais celui-ci est le plus souvent très intuitif.

Les Grands Entretiens: Teresa Robles. Par Gérard Fitoussi
Chère Teresa, merci d’accepter de répondre à ces questions pour notre revue « Hypnose et Thérapies brèves ». J’avais envie de le mener depuis longtemps étant donné la place que tu occupes depuis les débuts dans le monde de l’hypnose notamment au Mexique et au niveau international. Peux-tu nous parler un peu de toi, ta famille et ton parcours professionnel ? 

Livres en bouche. Christine Guilloux
La force de la vulnérabilité : Utiliser la résilience pour surmonter l’adversité, Consuelo C. Casula, Satas, collection Le Germe. Pile ou face. Une chose et son contraire. Une chose ou l’autre. Une vulnérabilité ou une force. Une crise et une opportunité. Vent debout. Les ouragans ne se nomment pas tous Irma, José, Maria. 

Livres en bouche. Jeanne-Marie Jourdren
Neuroscience et chamanisme : Les voies de l’illumination, David Perlmutter et Alberto Villoldo. A première vue, ce titre peut prêter à l’étonnement. Dans un deuxième temps, il annonce un livre innovant. En exposant le point commun unissant ces deux disciplines, l’état d’illumination, les auteurs, David Perlmutter, neurologue, et Alberto Villoldo, médecin-anthropologue et chaman, nous révèlent la façon dont chacun peut accéder à cet état particulier, longtemps décrit comme accessible uniquement aux moines, méditants ou chamans de pays lointains. 

Notes de lecture. Sophie Cohen
Manuel d’hypnothérapie digestive, Philippe de Saussure. Ce petit ouvrage est un véritable outil pratique lorsque vous accompagnez des patients qui souffrent de troubles fonctionnels digestifs. Spécialiste en gastro-entérologie, en hypnose, Philippe de Saussure partage au cours de ces 100 pages tout ses savoirs et savoir-faire. Il vous propose quelques scripts d’hypnose qu’il utilise lui-même. C’est un ouvrage précieux et complet. 

Mise à l’épreuve de la théorie du jeu de rôle. Dr Adrian Chaboche
Chers lecteurs, pour ce numéro nous avons invité un chercheur en neurosciences passionné d’hypnose et de musique. Avant de le laisser nous inviter dans un fabuleux voyage dans le cerveau (attention, accrochez-vous !), Cédric peux-tu te présenter ? 


Laurent GROSS
- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au CHTIP Collège Hypnose Thérapies... En savoir plus sur cet auteur

Rédigé le 22/03/2018 à 16:26 | Lu 1434 fois modifié le 19/07/2018





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